Aujourd’hui, l’Église célèbre la fête de saint Jean Damascène (675-749), théologien et écrivain syrien. Issu d’une famille arabe chrétienne, il devint un haut fonctionnaire à la cour du prince de Damas, exerçant le rôle de représentant civil de la communauté chrétienne auprès des autorités arabes. Vers l’an 700, il renonça cependant à ses fonctions et entra au monastère de Saint-Sabas, près de Jérusalem, se consacrant entièrement à l’ascèse et au travail littéraire. À cette époque, l’empereur byzantin Léon III l’Isaurien engagea une violente campagne contre les images sacrées, l’hérésie iconoclaste, qu’il considérait comme une forme d’idolâtrie. Le patriarche Germain de Constantinople prit la défense de la pratique traditionnelle, en expliquant la véritable nature du culte rendu aux images, mais il fut déposé pour cette raison. C’est alors que Jean Damascène fit entendre sa voix à travers trois célèbres traités en faveur des icônes, fondés sur le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu : les Discours contre ceux qui calomnient les saintes images. Pour ses positions, il fut calomnié et persécuté. Cependant, l’Église, au deuxième concile de Nicée (787), reconnut non seulement la profondeur de sa pensée théologique et son érudition, mais aussi sa sainteté. Il mourut à Jérusalem. Pour Jean Damascène, « les images sont le catéchisme de ceux qui ne savent pas lire ». En 1890, le pape Léon XIII le proclama docteur de l’Église.